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France-Corse : les 10 dates à connaître

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France-Corse : les 10 dates à connaître
Source : Unsplash

La Corse est une île qui a une histoire riche et mouvementée, marquée par des événements qui ont façonné son identité et sa culture. Voici 10 dates à connaître pour mieux comprendre le passé et le présent de cette région française au caractère bien trempé.

1769 : la naissance de Napoléon à Ajaccio

Le 15 août 1769, naît à Ajaccio Napoléon Bonaparte, qui deviendra l’un des personnages les plus célèbres de l’histoire de France et d’Europe. Fils d’une famille noble corse, il embrasse la carrière militaire et se distingue par son génie stratégique et son ambition démesurée. Il devient empereur des Français en 1804 et conquiert une grande partie du continent, avant de connaître la défaite et l’exil. Il reste aujourd’hui une figure emblématique de la Corse, où sa maison natale est un musée.

1794 : la libération de la Corse par Pascal Paoli

Pascal Paoli est un autre grand homme de l’histoire corse. Il est le chef du mouvement nationaliste qui lutte contre la domination génoise, puis française, sur l’île. Il proclame en 1755 la République corse, dotée d’une constitution démocratique et laïque. Il est contraint à l’exil en 1769, après la défaite des Corses face aux troupes françaises. Il revient en 1790, à la faveur de la Révolution française, et reprend la tête du gouvernement insulaire. Il libère la Corse de l’occupation anglaise en 1794, avec l’aide du jeune Napoléon Bonaparte.

Voici une vidéo relatant l’autonomie de la Corse :

1943 : le premier département français libéré

La Corse est occupée par les forces italiennes et allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle devient le théâtre d’une résistance acharnée, menée par les patriotes corses et les maquisards venus du continent. Le 9 septembre 1943, ils déclenchent l’opération Vésuve, qui vise à chasser les occupants de l’île. Ils bénéficient du soutien des forces alliées, qui débarquent à Ajaccio le 14 septembre. Le 4 octobre, la Corse est entièrement libérée, devenant le premier département français à se libérer du joug nazi.

1957 : la création de la CEE et l’essor du tourisme

La Corse connaît un tournant économique et social dans les années 1950, avec la création de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957. Ce marché commun favorise les échanges commerciaux entre les pays membres, dont la France et l’Italie. La Corse profite de cette ouverture pour développer son secteur touristique, qui devient une source majeure de revenus pour l’île. Les visiteurs sont attirés par la beauté des paysages corses, entre mer et montagne, et par la richesse du patrimoine culturel et historique.

1975 : les événements d’Aléria et le renouveau du nationalisme

Le 21 août 1975, un groupe d’indépendantistes corses occupe une cave viticole à Aléria, appartenant à un pied-noir. Ils protestent contre la spéculation foncière et le déséquilibre économique entre la Corse et le continent. L’opération tourne au drame, lorsque les forces de l’ordre donnent l’assaut et tuent deux militants. Cet épisode marque le début d’une période de violence politique en Corse, marquée par des attentats et des assassinats revendiqués par divers groupes nationalistes. Il suscite aussi une prise de conscience collective sur la nécessité d’un statut particulier pour l’île.

1982 : le statut de collectivité territoriale

En réponse aux revendications nationalistes, le gouvernement français accorde à la Corse un statut de collectivité territoriale en 1982. Ce statut reconnaît la spécificité de l’île et lui donne plus d’autonomie dans la gestion de ses affaires. Il crée une assemblée de Corse, élue au suffrage universel, qui dispose de compétences en matière de développement économique, social, culturel et environnemental. Il instaure aussi un conseil exécutif, chargé de mettre en œuvre les décisions de l’assemblée.

1996 : le processus de Matignon et la trêve du FLNC

Le 4 février 1996, le Front de libération nationale de la Corse (FLNC), principal groupe armé indépendantiste, annonce un cessez-le-feu unilatéral. Il ouvre ainsi la voie à un dialogue politique avec le gouvernement français, qui débouche sur le processus de Matignon. Ce processus vise à renforcer le statut de la Corse et à favoriser la réconciliation entre les différentes parties. Il aboutit à la signature d’un accord en 2001, qui prévoit notamment la reconnaissance du peuple corse et de sa langue.

2003 : le rejet du projet de statut d’autonomie

Le 6 juillet 2003, les électeurs corses sont appelés à se prononcer par référendum sur un projet de statut d’autonomie pour l’île. Ce projet, élaboré par le gouvernement et les élus locaux, propose d’accorder à la Corse plus de pouvoirs législatifs et fiscaux, ainsi qu’un droit à la différenciation par rapport au droit commun. Il est censé mettre fin au conflit entre l’État et les nationalistes. Mais il est rejeté par 50,98% des votants, qui craignent une remise en cause de l’unité nationale et une dérive communautariste.

2015 : la victoire des nationalistes aux élections territoriales

Les 6 et 13 décembre 2015, les Corses élisent pour la première fois les membres de la collectivité territoriale unique, issue de la fusion des deux anciens départements. Cette élection est marquée par la victoire historique des nationalistes, qui obtiennent la majorité absolue des sièges. La liste menée par Gilles Simeoni, président du conseil exécutif, et Jean-Guy Talamoni, président de l’assemblée, rassemble les courants autonomistes et indépendantistes. Elle prône une évolution institutionnelle pacifique et démocratique de la Corse au sein de la République.

2021 : le bicentenaire de la mort de Napoléon

Le 5 mai 2021, la Corse commémore le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, décédé en exil sur l’île de Sainte-Hélène. Cette date est l’occasion de célébrer le lien entre l’île et son enfant prodige, mais aussi de réfléchir sur son héritage controversé. Napoléon est en effet admiré pour ses exploits militaires et son œuvre législative, mais aussi critiqué pour ses guerres meurtrières et son rétablissement de l’esclavage. Il est aussi perçu différemment selon les sensibilités politiques : pour certains, il est un symbole de l’identité corse ; pour d’autres, il est un traître à sa patrie.

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