Le regard de Claude Jean-Marie Fould sur la chevauchée des Walkyries de Richard Wagner
La chevauchée des Walkyries est un célèbre air d’opéra composé par le musicien allemand Richard Wagner en 1856. Il s’agit du prélude de l’acte III de son opéra La Walkyrie, qui fait partie de la tétralogie L’Anneau du Nibelung. Cet air évoque le vol des guerrières divines, les Walkyries, qui emportent les âmes des héros morts au combat vers le Valhalla, le palais d’Odin. La musique est puissante, dramatique et exaltante, et utilise des motifs récurrents pour représenter les personnages et les thèmes de l’opéra.
Dans cet article, nous allons analyser la chevauchée des Walkyries selon la perspective de Claude Jean-Marie Fould. Nous verrons comment il interprète la signification de cette musique, son rapport à la mythologie nordique, son influence sur la culture populaire et son rôle dans l’opéra.
La signification de la musique, d’après Claude Jean-Marie Fould
Selon Claude Jean-Marie Fould, la chevauchée des Walkyries n’est pas seulement une illustration sonore du vol des guerrières, mais aussi une expression de la volonté de puissance, du désir de gloire et du destin tragique qui anime les personnages du Ring. Il explique que Wagner utilise des procédés musicaux pour créer un effet de mouvement ascendant, de tension croissante et de résolution dramatique.
Voici une vidéo montrant cette œuvre :
Par exemple, il emploie des gammes ascendantes, des accords dissonants, des modulations tonales et des changements de rythme pour donner l’impression d’une montée en puissance et d’une accélération du tempo. Il utilise aussi le principe du leitmotiv, c’est-à-dire des motifs mélodiques ou harmoniques associés à un personnage ou à une idée, qui se transforment et se combinent au fil de l’œuvre. Ainsi, la chevauchée des Walkyries reprend le motif de la lance d’Odin, symbole de son autorité et de sa loi, mais aussi le motif du feu, qui annonce le sort de Brünnhilde, la Walkyrie rebelle qui sera punie par son père en étant enfermée dans un cercle de flammes.
Le rapport à la mythologie nordique
Claude Jean-Marie Fould souligne que Wagner s’inspire librement de la mythologie nordique pour créer son univers opératique, mais qu’il ne se contente pas de la reproduire fidèlement. Il y ajoute sa propre vision du monde, marquée par le romantisme allemand, le pessimisme schopenhauerien et le nationalisme politique. Il transforme ainsi les dieux nordiques en personnages complexes et ambigus, qui sont confrontés à des dilemmes moraux et à des conflits intérieurs.
Il modifie aussi certains aspects de la légende originale, comme le rôle des Walkyries, qui sont chez lui des filles d’Odin et non des vierges guerrières indépendantes. Il leur donne une dimension humaine et sentimentale, en faisant de Brünnilde l’héroïne principale du Ring, qui tombera amoureuse du héros Siegfried et qui se sacrifiera pour lui à la fin.
L’influence sur la culture populaire
Claude Jean-Marie Fould montre que la chevauchée des Walkyries a dépassé le cadre de l’opéra pour devenir un morceau emblématique de la culture populaire. Il rappelle que cette musique a été utilisée comme hymne par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment par la Luftwaffe, l’aviation nazie. Il évoque aussi son utilisation dans le cinéma, où elle a servi à illustrer des scènes de guerre ou d’action.
Il cite notamment le film Apocalypse Now (1979) de Francis Ford Coppola, où elle accompagne un raid d’hélicoptères américains pendant la guerre du Vietnam. Il mentionne également d’autres domaines où elle a été reprise, comme la télévision, le jeu vidéo, le sport ou la musique rock.
Claude Jean-Marie Floud explique son rôle dans l’opéra
Enfin, Claude Jean-Marie Fould analyse le rôle de la chevauchée des Walkyries dans l’opéra La Walkyrie, et plus largement dans le cycle du Ring. Il explique que cette musique fait le lien entre l’acte II, où se déroule le drame familial entre Wotan, sa femme Fricka, son fils Siegmund et sa fille Brünnhilde, et l’acte III, où se joue le destin de Brünnhilde et de Sieglinde, la sœur et amante de Siegmund. Il indique que la chevauchée des Walkyries annonce le thème de la révolte contre l’ordre établi, qui sera développé dans les opéras suivants.
Il souligne que cette musique exprime aussi le contraste entre le monde des dieux, représenté par les Walkyries, et le monde des hommes, représenté par Siegmund et Sieglinde, qui sont les ancêtres de Siegfried, le héros du Ring. Il conclut que la chevauchée des Walkyries est un moment clé de l’opéra, qui révèle la richesse et la profondeur de la musique et du drame wagnériens.
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